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Vision du monde et complotisme

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Quand les individus voient apparaître un objet social qu’ils ne connaissent pas, il tentent de lui donner une signification par l’intermédiaire des émotions qu’il provoque en lui.

Depuis que l’homme a atteint le dernier stade d’évolution nommé Homo sapien sapien (l’homme qui pense et qui sait qu’il pense). Il cherche à interpréter son environnement.

Il commencera à le faire à partir de ce qu’il a expérimenté, puis de ces croyances et des partages qu’il a eus avec ses congénères.

Au fil du temps, la religion va venir leur apporter une vision de la construction du monde qui va bouleverser sa psychologie. Il devient une créature d’un Dieu et il a, en lui-même , une partie de ce Dieu. La religion va lui donner des prescriptions, le bien, le mal, ce qui va entraîner une modification de ses croyances et lui faire découvrir un monde régi par des lois divines. Naîtra alors des interprétations sociales de ceux qui ne suivent pas les mêmes croyances que lui. Ils ont assigné ces différences à l’existence d’une autre forme d’explication possible : la sorcellerie était née. C’est la naissance de la première théorie du complot.

Texte

 Pensées naïve ou de sens commun et pensée scientifique :

La pensée de sens commun est celle que nous avons tous en dehors de nos champs d’expertise. elle tente de répondre à la question pourquoi

Pourquoi c'est comme ça ? Pourquoi est-ce arrivé ? Pourquoi ma voiture est en panne ? 

Ce questionnement va nous conduire à réfléchir, à émettre des suppositions et à nous construire de nouvelles croyances.

Par exemple, la psychologie naïve, ou psychologie populaire, nommée également en français psychologie du sens commun est une bonne démonstration. En fonction de nos croyances, nos désirs, nos intentions, nos expériences sensorielles, nos émotions, nous allons attribuer à nos semblables des intentions, des comportements que nous pensons prévisibles. Cet homme qui a le visage rouge, qui parle fort, qui a un comportement étrange est très certainement un alcoolique ! 

De même si nous demandons de repérer dans un groupe d'individus qui est chercheur au CNRS ? 

En fonction de l’image que nous nous sommes construites du chercheur, nous allons tenter de trouver dans le groupe celui qui se rapproche le plus de notre conception du chercheur.

C’est bien à partir des représentations sociales que nous avons construit que nous allons donner une signification.

La rumeur :

La rumeur, ce souffle insaisissable qui se propage telle une brise légère, est à la fois fascinante et redoutable. Elle naît souvent de rien, d'un simple murmure, d'une parole échappée, et se répand telle une traînée de poudre, sans que personne ne puisse la contrôler. 

La rumeur se fonde sur des fragments d’informations déformées, amplifiées, transformées au gré des langues qui les colportent. Elle se nourrit de notre curiosité, de notre besoin de savoir, de notre avidité pour les secrets et les scandales. 

Elle se propage dans les conversations, les couloirs, les réseaux sociaux, et prend une ampleur démesurée, parfois destructrice.

Mais qu'est-ce qui rend la rumeur si puissante ? C'est sans doute sa capacité à jouer sur nos peurs et nos préjugés, à titiller nos émotions les plus vives. 

Elle exploite nos craintes les plus profondes, nos envies inavouées, nos préoccupations les plus intimes. Elle devient une arme redoutable entre les mains de ceux qui cherchent à manipuler et à contrôler.

La rumeur est souvent basée sur des fondements fragiles, voire inexistants. Cependant, le proverbe “il n’y a pas de fumée sans feu” va venir lui donner une légitimité.

Ainsi, elle va continuer sa route, se reprendre et devenir une vérité pour beaucoup et celui qui se risque à la démentir sera désigné du doigt comme un éventuel complice.

Nous le voyons la rumeur se nourrit de l'absence de vérification, de l'oubli de la nuance, de la précipitation dans le jugement. Elle se propage dans un élan de sensationnalisme, sans se soucier des conséquences qu'elle peut engendrer.

On a tous connu des situations où la rumeur peut détruire des réputations, briser des amitiés, déchirer des communautés entières. Elle peut semer le doute dans les esprits les plus rationnels, nourrir les préjugés les plus tenaces. 

On peut raisonnablement penser qu’elle est capable de prendre une vie propre, de se transformer en un monstre incontrôlable qui échappe à ceux qui l'ont créée.

Le contrôle et le croisement des informations seraient le moyen le plus efficace (et certainement le seul) de stopper une rumeur et avant cette recherche personnelle de ne pas diffuser à notre tour une rumeur.

Le complotisme :

Le complotisme se fonde probablement sur la rumeur, il comporte en plus d’autres éléments dont le principal est la machination et la défiance contre les autorités (médicales, policières, judiciaires, étatiques, etc…) 

Le complotisme, dans le domaine des théories du complot, fait référence à une vision du monde qui attribue la plupart, voire la totalité des événements majeurs à des complots secrets orchestrés par des groupes puissants et influents sont souvent cités : Les francs-maçons, les illuminatis, l’ordre mondial, big pharma,des réseaux satanistes-pédophiles, etc…

Comme nous l’avons vu, les théoriciens du complot peuvent adhérer à une variété de récits, allant de l'implication de gouvernements occultes dans des événements majeurs, tels que les attentats terroristes, aux supposés plans de domination mondiale orchestrés par des élites secrètes.

Les adeptes du complotisme soutiennent, dur comme fer, l'existence de machinations dissimulées derrière des événements historiques, des catastrophes, des actions politiques ou des phénomènes sociaux.

Le profil du complotiste :

En France, 

  • un tiers des Français croit aux théories du complot, selon une étude Ifop relatée par le « JDD »
  • les français sensibles aux théories complotistes sont pour la plupart des électeurs d’extrême droite ou de gauche.

 

Cette enquête a également démontré que plus d’un Français sur deux (52 %) croit au moins à l’une des thèses russes sur les origines de la guerre en Ukraine.

  • Il y a trois fois plus de Français sensibles à la rhétorique complotiste chez les moins de 35 ans (28% chez les 18-24 ans, 29% chez les 25-34 ans), que chez les plus de 65 ans (9% chez les 65 ans et plus).
  • Ils sont 27% chez les non diplômés ou titulaires d'un BEPC, 
  • 28% chez les titulaires d'un CAP ou BEP 
  • et 8% chez les bac +2 ou plus.

Nous voyons que les théories du complot sont bien implantées en France et séduisent de nombreux français.

De plus, il est très difficile de discuter avec une personne qui adhère au système complotiste, car il est tellement convaincu qu’il va se défendre en accusant son interlocuteur : d'être un " mouton”, d’être conditionné par les médias mainstream. À partir de là tout est dit et la discussion ne peut que s’arrêter.

L’épidémie dans l’épidémie

L’épidémie de sars-cov2 a été le théâtre d’un nombre incalculable de fake-news et un déchaînement de théories plus folles les unes que les autres.

En fait, en 1967 Jacques Dutronc chantait, on nous cache tout on nous dit rien 2020 fut l’application de ce principe.

Le coronavirus ? Il a été créé par Bill Gates dans le but de nous injecter un vaccin bourré de nanoparticules qui seront activées par la 5G. 

Tout ça, c’est un coup des lobbys de l’industrie pharmaceutique (« Big Pharma ») qui veulent s’emparer de nos cerveaux. 

Les masques ? Les tests PCR ? Ils nous empoisonnent ! 

Sur le Web, plus que jamais en 2021, tout devient théorie du complot. 

Les 5 thèses les plus répandues sur le coronavirus

Le virus a été inventé dans un laboratoire en Chine avec l’institut Pasteur

Selon les versions, le virus aurait été créé de toutes pièces ou se serait échappé par erreur d’un laboratoire.

« Vous en connaissez, vous, des gens qui sont morts du coronavirus ? »

Ici, le virus n’existe tout simplement pas ou alors, il est inoffensif et les morts comptabilisés sont en fait morts d’autres maladies mais les rapports d’autopsie sont faux.

« Réduire la population mondiale »

Là, le virus est bien considéré comme mortel et même « plus qu’on ne le croit ». Il est perçu comme utilisé par de mystérieux puissants (dont Bill Gates et Angela Merkel) pour réduire la population mondiale et arrêter le réchauffement climatique.

Enrichir Big Pharma

Ici, le virus aurait été répandu par Big Pharma (Big Pharma, c’est est un terme utilisé qui englobe les grands laboratoires pharmaceutiques, accusées de privilégier leurs profits au détriment de la santé publique) pour que nous ayons besoin d’un vaccin pour survivre et que les labos pharmaceutiques s’en mettent plein les poches (et Bill Gates et Angela Merkel aussi). Les tenants de la théorie Big Pharma citent régulièrement les professeurs Raoult, Toussaint et Toubiana comme étant les seuls qui « disent la vérité ».

 

Détourner l’attention pendant l’arrivée de la 5G

Dans certaines théories conspirationnistes, le coronavirus permettrait de déployer la 5G et « tous ses dangers » sans qu’on y trouve à redire. Des « puces électroniques 5G » chargées de nous traquer auraient alors même été intégrées dans les vaccins, toujours dans le but de mettre en place une dictature.

 

Les principaux acteurs de l’alimentation des théories de la conspiration sur le COVID-19 :

Denis Agret est un ancien médecin urgentiste évoluant dans la mouvance conspirationniste covido-sceptique.

Pendant la crise sanitaire de 2020, cette figure montpelliéraine du mouvement antivax a incité des enfants à enlever leur masque de protection.

Denis Agret est placé sous contrôle judiciaire en octobre 2021 à la suite d'une plainte pour menaces de mort déposée par des responsables de l'ARS Occitanie. Il est finalement condamné en septembre 2022 à six mois de prison avec sursis et à trois ans d'interdiction d'exercice professionnel par le tribunal correctionnel de Montpellier.

Carlo Alberto Brusa, alias « CAB », est un avocat italien, ancien candidat de Forza Italia, le parti de Silvio Berlusconi.

Il anime l'association Réaction19 ainsi que le site et la chaîne YouTube éponymes.

A l'été 2020, il diffuse un texte affirmant trompeusement que l’amende de 135 euros en cas de non-port du masque serait illégale.

Le 28 juillet 2020, il intervient sur la chaîne YouTube du vidéaste complotiste Silvano Trotta pour y dénoncer une « situation dictatoriale » et une prétendue concentration des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire.

Devenu une « star des anti-vaccins », Carlo Alberto Brusa est l'auteur d'un document dénué de toute valeur juridique mais présenté comme un « avis d'illégalité du couvre-feu pour toute personne ayant un domicile dans les zones visées par le décret » du 16 octobre encadrant le couvre-feu mis en place dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire lié à la pandémie de Covid-19.

 

Martine Wonner est psychiatre et députée du Bas-Rhin. Elle fait son entrée à l'Assemblée nationale en 2017, sous l'étiquette La République en marche (LREM), groupe dont elle a été exclue au printemps 2020 après s’être opposée au plan de déconfinement.

Cette fervente supportrice du Pr Raoult a, dès le mois de mars 2020, pris fait et cause pour l’hydroxychloroquine comme traitement de la Covid-19.

Louis Fouché est ancien anesthésiste réanimateur à l’Hôpital de la Conception de Marseille, fondateur du collectif RéInfo Covid, il s'est fait connaître pour ses positions acerbes à l'égard de la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement (notamment sur CNews et sur le site FranceSoir) et pour ses nombreuses prises de positions aux accents complotistes.

Pr Christian Perronne est un infectiologue controversé, connu en particulier pour avoir publié le livre Y a-t-il une erreur qu'ILS n'ont pas commise ? (Albin Michel, juin 2020), véritable succès de librairie au cours de l'été 2020.

Le 17 décembre 2020, il a été mis fin à ses fonctions de chef du service des maladies infectieuses et tropicales à l'hôpital Raymond-Poincaré à Garches (AP-HP), dans les Hauts-de-Seine, sur décision de Martin Hirsch, directeur général de l'AP-HP.

Alexandra Henrion-Caude est une généticienne française, ancienne directrice de recherche à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) qu'elle a quitté pour des raisons de convenance personnelle en février 2018.

Membre du comité d’honneur de l’Association des scientifiques chrétiens, Alexandra Henrion-Caude est devenue en 2020 une figure de la complosphère « covido-sceptique ».

Il est impossible dans le cadre de cet article de citer toutes les personnalités qui ont basculé dans le complotiste covido-septique.

Ces exemples ont été prise sur les notices éditées par le site Conspiracy Watch 

Comment ne pas tomber dans le panneau du complotisme ?

Reconnaître les thèses complotistes peut être un exercice délicat, car elles peuvent se présenter sous différentes formes et revêtir diverses apparences. Cependant, il existe certains indicateurs courants qui peuvent aider à identifier la présence de théories du complot. Voici quelques points à prendre en considération lors de l'évaluation d'une affirmation ou d'une croyance :

 Absence de preuves solides  : Les théories du complot sont souvent basées sur des preuves insuffisantes ou des preuves qui ne résistent pas à un examen approfondi. Les affirmations complotistes manquent généralement de sources fiables, de données vérifiables ou de témoignages crédibles.

 Simplification excessive : Les théories du complot ont tendance à expliquer des événements complexes de manière trop simplifiée. Elles présentent souvent des narratifs linéaires où tout est orchestré par un petit groupe d'individus puissants, négligeant ainsi la complexité et les multiples facteurs qui peuvent contribuer à un événement donné.

 Rejet des preuves contradictoires : Les adeptes des théories du complot ont souvent tendance à rejeter systématiquement les preuves ou les arguments qui contredisent leurs croyances. Ils adoptent une approche sélective en privilégiant uniquement les informations qui soutiennent leur point de vue, ignorant ainsi les éléments qui pourraient remettre en question leur vision du monde.

 Utilisation de biais de confirmation : Les complotistes ont souvent recours à des biais de confirmation, cherchant activement des preuves ou des interprétations qui corroborent leurs croyances tout en ignorant ou en rejetant celles qui les contredisent. Cela peut contribuer à renforcer leur conviction envers la théorie du complot, même en présence d'informations contraires solides.

 Méfiance excessive envers les sources d'information crédibles : Les complotistes ont tendance à remettre en question systématiquement les sources d'information établies et crédibles, préférant s'appuyer sur des sources non vérifiées, des médias alternatifs ou des témoignages anonymes. Ils peuvent également rejeter les experts qualifiés et remettre en cause les méthodes scientifiques établies.

 Construction d'un récit cohérent autour d'une intention malveillante : Les théories du complot cherchent souvent à créer un récit cohérent qui attribue une intention malveillante à des acteurs ou des groupes spécifiques. Ces récits peuvent donner l'impression de tout expliquer de manière simpliste, en identifiant un bouc émissaire ou une force maléfique cachée derrière les événements.

Il est important de noter que la présence de l'un ou plusieurs de ces indicateurs ne garantit pas nécessairement qu'une affirmation relève du complotisme. Cependant, ils peuvent servir de signaux d'alerte et susciter une réflexion critique supplémentaire avant d'accepter ou de propager une théorie du complot. 

Il est essentiel d'encourager l'examen rigoureux des preuves, l'éducation aux médias et la remise en question constructive pour contrer les thèses complot.

Et dans le doute, mieux vaut s’abstenir de diffuser une information qui pourrait s'avérer fausse.

 

Soutenez YvesGuechiAuteur sur Tipeee

 

Image par 0fjd125gk87 de Pixabay

 

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